Hello
pour apporter quelques idées de réflexion…. voir de discussion (n’hésitez surtout pas y apporter votre propre point de vue)
=> rien de bien nouveau dans ce qui va suivre; le Fish a déjà donné un excellent condensé de tout ça !! à lire et à retenir !!
sinon :
l’histoire de l’utilisation des effets et de savoir de quoi on a précisément besoin est un débat large et complexe…. (et sans parler de “véritable besoin”, il s’agit souvent simplement aussi de “se faire plaisir..” !!
quand j’ai commencé la sono on n’avait AUCUN effet en live… par la simple raison qu’on ne pouvait pas se les payer !! (j'ai mixé des concerts pendant des années sans aucun effet avant de commencer à bricoler avec d'ordinaires magnetos à bande et finalement m'acheter ma première machine dédié de "écho à bande" un fabuleux
Space Echo - dont les bandes cassaient souvent et s'usaient ultravite !)
dans les années 80 Uli Behringer a enfin eu l’idée ingénieuse de copier le matériel studio à moindre coût ce qui rendait certains processeurs enfin accessibles aussi pour les petites bourses; d’autres fabricants suivaient rapidement à proposer des processeurs pas trop chers, notamment Alesis etc; ce qui obligeait à termes les fabricants réputés pro d’ajouter à leur catalogue aussi des produits entrée de gamme et/ou de revoir/réajuster leurs tarifs (notamment Lexicon et DBX et les autres suivaient peu à peu...) le "numérique" devenait aussi de plus en plus présent !
puis dans les années 90 c’était l’effervescence et l’époque des gros gros side-racks (autant analogique que numérique) ! apporter pour un concert une dizaine de compresseurs et aussi des gates et expandeurs, 4 ou 6 multi-effets plus les EQ graphiques et quelques processeur de mastering (Avalon, Finalizer, Quantum etc) était chose courante...
dans les années 2000, ça montait et montait (toujours plus…!) mais perso je me suis rapidement remis en question pour arrêter la surenchère de périphes et pour revenir à quelque-chose de plus raisonnable et j’ai vraiment réduit drastiquement le nombre des périphériques; en même temps les consoles numériques sont arrivées en force
puis ces dernières 10 années les possibilités et la technologie numérique ont littéralement explosé et sont en même temps de plus en plus accessible financièrement (même aux plus petites bourses...)!!
je ne veux surtout pas écrire un roman sur l’historique des traitements à effets dans le mix d’aujourd’hui (ou d’antan) mais éventuellement donner de la matière à réflexion pour pouvoir bien cerner ses propres besoins….
tout d’abord je pense qu’il est vraiment nécessaire pour tout un chacun de cerner ses propres besoins pour un job donné ou pour un résultat qu’on voudrait obtenir -> un but à atteindre; donc, une personne fera peut-être un super-mix avec seulement une reverbe et un delay; une autre personne aura peut-être besoin d’au moins 6 FX différents pour son job; et une troisième personne mettra des plug-ins sur TOUTES les tranches de mix…. il n’y a pas de règles strictes qui seraient applicables pour tout le monde….
mais il y a des mise-en-garde et certains “garde-fous” à respecter et à prendre en considération :
Nico Fish a bien condensé la chose et déjà noté les deux points les plus importants à respecter
— en live il faut être et rester efficace => ne pas perdre son temps avec des bricolages improbables et des expérimentations qu’on ne maitrise pas !!!!
— et en live il ne faut surtout pas confondre le mixage live avec le mixage en home-studio !! (transférer ses propres bricolageries de home-studiste amateur sur un plateau de concert live est indéniablement une très très mauvaise idée et mènera droit dans le mur !!!
— il faut donc faire au plus simple ! et en conséquence se poser en permanence la question de l’utilité d’une action ou d’un réglage ! et se poser la question si on est capable de “maîtriser” son sujet (=savoir ce qu’on fait !!)
concrètement et pour donner quelques exemple pratiques :
— perso, je peux sans aucun souci mixer un concert de n’importe quel style avec deux à quatre effets > 2 reverbes et 2 delays sont pour moi une base idéale et suffisante; un peu de compression par ci, par là (les chants notamment mais restant là aussi “économe”…)
— il m’arrive même fréquemment de mixer un concert de Jazz ou de Folk avec seulement une reverbe, sans delay et aucune compression…!!
MAIS :
— quand je bossais encore beaucoup avec des orchestres de variété il m’arrivait fréquemment d’être à court avec 8 rack d’effets, tout simplement parce qu’il fallait énormément de changement de réglages et aussi de FXs (Delays, Reverbes, Modulations etc) au cours du programme pour coller au mieux à l’originale
et j’ai commencé rapidement à intégrer aussi l’ordinateur avec des plug-ins dans la console
— un autre argument d’utiliser beaucoup de FX, c’est le choix et le confort… deux exemples pour illustrer :
dans la M32 je n’aime pas trop les compresseurs de tranche, ni les EQs de tranche; ils font à peu près leur job, certes ! mais quand on vient d’une Digico, d’une Vi ou d’un Pro1, Pro2, c’est un peu triste…. et du coup j’aime bien insérer quelques effets dans les tranches de sources ou dans les Bus (sous-groupes), comme par exemple les comps émulation LA2A ou 1176 sur les voix; les EQ Pultec sur les fûts de batterie ou sur les soufflants, le “Stereo-Enhancer” sur le groupe de Drums, sur le groupe des soufflants ou sur l’accordéon etc etc etc…
enfin les FX s’épuisent vite quand on travaille comme ça et quand on n’a que 4 ou 8 racks FX à disposition… et puis : les effets de Reverbes qui sont et restent très médiocres chez BehrMidas... et ajouter une "bonne" TC ou Lexicon ou Bricasti (en hardware ou software) fait toute de suite "MIEUX"....!!!
l’autre exemple pour la Pro-1 : là à priori j’ai de superbes EQs et de magnifiques compresseurs sur les tranches (nul besoin de les "remplacer" par des insertion), mais en même temps on a aussi de superbes effets (et possibilités) supplémentaire dans les racks à insérer; l’exceptionnelle émulation du DPR-901 par exemple , ou le multicomp 3-bandes… ces deux-là me sont devenu rapidement “indispensable”); un analyseur de spectre ou encore le processeur de diffusion 6IN/6OUT (par exemple pour "processer" directement les lignes de retour et les wedges et/ou in-ear); des desseurs ou des Transient-Designer etc etc… une fois de plus on a vite épuisé les 8 Racks dispo….
enfin bref, tout ça pour dire qu’on est vite tenté de prendre quelques processeurs externes (REV4000, PCM ou Bricasti, Distressor etc) ou son ordi avec des plug-ins pour ajouter des possibilités supplémentaires à la console numérique (c’est valable pour une XR18, tout comme pour n’importe quelle autre console…!!) - il est compréhensible de vouloir explorer les possibilités que l'informatique nous offrent aujourd'hui; et se faire une petite extension de Racks-FX, passer à un niveau au-dessus et sans dépenser de suite des milliers d'euros en plus....
pour moi, en plus d'un certains "besoin réel", s’y ajoute encore un autre argument ! biensûr que je peux gérer n’importe quel concert avec une reverbe et un delay et expédier les balances en 20 minutes mais j’ai aussi envie de me faire plaisir et non pas seulement ré-appliquer quelques réglages et traitements "habituels"… j’appelle cela “varier les plaisirs….” ou “stimuler ma passion…” etc… et depuis que je me suis équipé en WSG (latence réelle = 0,8msec et capacité de calcul CPU inouï) !!), je pousse la chose même jusqu’à insérer parfois des plug’ins dans chacune des pistes (sources et bus) de ma M32; certes qu’un insert de SSL4000 (ou d'un ch-strip Neve etc) dans une console entrée de gamme ne la transforme pas en console haut de gamme; mais le plaisir et le confort (réglages et résultat sonore) sont indéniablement là… (et me font souvent même gagner du temps car j’entends plus précisément et plus directement le résultat d’un réglage donné !!! - et j’arrive plus facilement à ce que je veux obtenir !!)
enfin, je finirai ce petit roman en rappelant toute de même la première règle importante, je dirais même règle impérative :
RESTER EFFICACE, connaître son job -> savoir ce qu’on fait (et savoir pourquoi on le fait) et surtout ne pas faire n’importe quoi !!, faire simple et rapide et s’assurer que ce que l’on fait améliore vraiment le son de départ !! “trop” est toujours nettement pire que “pas assez”; trouver le juste milieu est évidemment l’idéale mais nécessite beaucoup d’expérience (et nécessite probablement aussi d’avoir fait pas mal d’erreurs dans le passé, pour s’en rendre compte !!…)