Bonsoir,
ldegant a écrit : ↑16 août 2022, 11:20
Merci Fresnel 34 pour ce partage, déjà en 1972 nous avions une certaine appétence pour le sensationnel râleur, comme quoi ce n'est ni internet ni les séries américaines qui nous ont rendu comme ça
Quand on parle de sensationnel râleur, on est dans le Midi libre à des années-lumière de ce que j'ai découvert plus tard ...
En faisant des recherches complémentaires sur le Festival des cheminots, je suis tombé sur un article de presse plus ancien encore (1967) et "pas piqué des vers" ou en plus de sa colère contre le niveau sonore, le journaliste, nous promettant la fin du Monde, jette une incroyable logorrhée haineuse contre Johnny Hallyday (journal Le bien public 18 décembre 1967)
Manifestement, l'auteur Michel Huvet, avait surement trop avalé d’hostie, trop bu d'eau bénite, dû trop se picouzé de "saintes huiles" et trop fumé d’encensoir ! !
Bien public du 18 décembre 1967.jpg
Même si vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus, pour plus de facilité, je vous transcris l'article :
Décidément, c'est à mourir de honte... Jamais peut-être la vulgarité n'a pu atteindre ce degré d'épouvante et d'horreur. On en dira ce qu'on voudra, mais tout ceci n'est qu'un signe de déroute et de fin imminente, ce qui reste le seul grain d'espoir dans cette immense plage de désolation.
Le "spectacle" de M. Hallyday attire tout le dégoût du monde. Ici, le fait de « chanter » n'existe plus, ce n'est même plus un prétexte.
Le procédé est écœurant : pour mieux dompter mille jeunes gens et jeunes filles et les transformer en bêtes, tout ce qui détruit la conscience est utilisé. Un bruit qui dépasse l'entendement, un cauchemar lumineux comme n'en a pas rêvé Satan, un appel à la débauche comme il n'en fut ;ramais. Il s'agit d'éliminer de l'esprit du public toute possibilité de prise de conscience, de réflexion : il faut le néant, et ce n'est qu'en lui que peut apparaitre l'idole.
Il y a là un travail fort simple pour les sociologues mais cela ne relève en aucun cas de la critique. L'art recherche la vérité, or ici, c'est le refus de chercher, c'est la solution de facilité dans toute sa lâcheté. Et ne rien faire, c'est laisser faire ce qu'on n'a pas voulu. Qui pourrait dire le contraire, qui ne peut, de bonne foi, sentir la gravité d'un tel désastre, et les conséquences que cela peut avoir sur des organismes de 15 ans ?
Des exemples ?
Voici pointant du doigt quelque jeune fille échevelée, bras en l'air, bouche ouverte, yeux dilatés, l'idole attaque : « Ce dont j'ai besoin, c'est de l'amour sensuel... ». Puis, appelant l'enfer, il attend les cris « Vous ne criez pas aussi fort que l'année dernière! ? Quand, enfin, après avoir obtenu des claquements de main, des cris, des sifflets, des hurlements de plus en plus puissants, il s'écrie en balançant les hanches « Est-ce que vous sentez quand ça vous rentre dans le corps ? ». J'invente ? Qui dira le contraire ?...
Enfin, le tout est enrobé dans un tonnerre que dix tremblements de terre n'imiteraient pas. Les nerfs ne peuvent tenir, d'autant que mille projecteurs atteignent chaque seconde pendant trois heures chacun des spectateurs...
En voilà assez. Si le coeur vous en dit, allez-y, mais soyez convaincus que je n'ai rien exagéré, au contraire. Faut-il s'étonner ensuite des drames et de l'horreur qui nous envahissent chaque jour
Signé Michel HUVET.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.