Behringer XR18
Posté : 15 mars 2015, 21:35
Salut les amis,
Le groupe de baloche avec qui je bosse vient d’investir dans une XR18. C'est la version rackable. On a testé ça en répétition (pas encore en concert), voici mes premières impressions sur la bête.
C’est vraiment petit et léger : 15x15x33cm, un peu plus de 3kg. Les équerres pour un rack 19 pouces sont fournies.
C’est plutôt complet : 16 entrées micros dont deux utilisables en DI, une paires d’entrées ligne, 6 sorties aux et deux master L/R. Tranches d’entrées complètes (gate, EQ 4 points, compresseur, alim 48V individuelle), sorties avec EQ paramétrique (6 points) et graphique, plus compresseur. Il n’y a en revanche pas de délais sur les entrées ni sur les sorties.
8 moteurs d’effets, qui peuvent être utilisés en auxiliaires (4 bus d’effets stéréos en interne) ou en insert, en dual mono ou en stéréo.
Le son :
Pour le son, pas grand chose à dire. On n’a pas encore fait de concert avec, mais en répétition ça semble du niveau de n’importe quelle console numérique de base actuelle : c’est plus qu’honnête.
Les réverbes par défaut sont très métalliques et trop longues, mais je n’ai pas passé beaucoup de temps là dessus. J’ai modifié rapidement pour avoir quelque chose de plus potable, on verra au prochain concert.
J’ai essayé de configurer les compresseurs sur les bus en limiteur pour protéger les enceintes. Cela ne fonctionne pas vraiment. D’une part parce que de toutes façons, le compresseur est avant le fader master de bus. D’autre part parce que même en détection « RMS » et avec un ratio de 100:1, le niveau moyen peut sensiblement dépasser le seuil défini (jusqu’à 3dB de trop d’après ce que j’ai pu mesurer).
Le pilotage :
Le pilotage se fait soit par Ethernet, soit par Wifi via un routeur, soit par Wifi sans routeur (c’est la XR18 qui assure ce rôle). Il faut sélectionner le mode avant de démarrer.
Un premier bug constaté : la XR18 semble perdre régulièrement sa configuration réseau lorsqu’elle est éteinte. Elle se réinitialise aux paramètres par défauts. Si on a configuré un réseau Wifi protégé par mot de passe, il est perdu et le réseau repasse à un mode ouvert à tous les vents. Pareil en Ethernet : si on a configuré la XR18 en serveur DHCP (elle attribue les adresses au PC qui se connecte dessus), elle se réinitialise en adresse statique sans serveur DHCP après extinction et rallumage. Du coup il faut changer le PC en IP fixe pour se reconnecter dessus et reconfigurer le serveur DHCP. C’est assez pénible et je pense compléter avec un routeur digne de ce nom assez vite. De toute façon le routeur intégré n’offre pas autant de flexibilité qu’un vrai routeur (pas moyen d’avoir du DHCP sur certaines plages d’adresses et du statique sur d’autres par exemple). Ce bug ne concerne que le réseau : la console mémorise bien le patch, les EQ, et toutes la configuration audio si on l’éteint.
En terme de portée, pas eu de soucis avec l’iPad ou mon téléphone Android jusqu’à 15m.
Un gros point positif de ce boîtier : ça se pilote par n’importe quelle plateforme courante (PC, Mac, IOS, Android, même Linux mais je n’ai pas testé). Le logiciel pour PC est le plus ergonomique et le plus complet. Sur IOS, il y a pas mal de manques. Par exemple, je n’ai pas trouvé comment on pouvait activer/désactiver l’envoi des tranches vers les bus LR, alors que cette fonction est bien présente dans l’appli Android. Les fonctions de copier/coller sont aussi absentes d’IOS mais présentes sur Android comme sur PC. En l’état actuel je ne partirais pas avec cette console sans avoir un PC avec l’appli X-Air pour la gérer.
Le pilotage en Wifi peut être restreint à un bus seulement : pratique pour qu’un musicien gère lui même son retour sans risquer d’erreurs sur un autre auxiliaire ou la façade.
Il n’est pas apparemment possible de créer un show sur le PC et de le transférer vers l’application mobile (via Dropbox par exemple). J’ai essayé sous Android et sous IOS : le format de fichier n’est pas le même. C’est dommage car ça serait bien pratique de créer un show à l’avance sur un ordinateur fixe et de se l’envoyer sur un Smartphone/iPad pour l’utiliser le jour J. La seule manière est de synchroniser le show directement du PC vers la XR18, puis de synchroniser la XR18 avec le smartphone. Entre Mac et PC en revanche ça fonctionne sans aucun souci. Je n’ai pas vu de différences entres les deux applications.
Le copier/coller:
Le copier coller est assez bien fait :
- si on est dans la vue générale « mixer » (qui affiche la console complète), un copier coller d’une tranche à une autre copie absolument tout, même le patch de l’entrée.
- Si on est dans l’un des onglets (par exemple l’EQ), le copier coller n’agit que sur l’onglet en question (l’EQ dans l’exemple).
- Et comme pour un copier/coller sir PC, on peut copier une fois et coller plein de fois, ce qui permet de faire facilement une configuration de base
- Par contre, si on veut copier l’EQ et le Compresseur, il faut faire deux séries de copier/collés : un pour l’EQ, puis recommencer avec le compresseur.
Le routing:
Le routing est assez simple : l’application PC affiche une matrice ou chaque entrée physique est envoyée vers une tranche de console. On peut faire du 1:1 (entrée1-> tranche1, entrée2-> tranche2, etc.). On peut faire dans le désordre (si on n’a pas assez de problèmes au quotidien et qu’on veut s’embêter un peu plus), mais on peut surtout attribuer la même entrée physique à deux tranches (voix lead façade et retour typiquement). C’est très visuel.
Il y a plusieurs points possibles pour les auxiliaires (pré/post EQ, pré/post Fader, ou groupe). C’est forcément post coupe-bas quoiqu’il arrive d’après ce que j’ai pu voir. C’est configurable pour chaque tranche, mais je n’ai pas trouvé d’assignation globale pour que toutes les entrées se comportent de la même manière vers un bus.
Toutes les entrées peuvent être enregistrées par le bus USB et inversement la console peut récupérer jusqu’à 18 pistes via le bus USB. Chaque tranche peut être choisie comme associée à une entré physique ou une entrée USB. Par exemple, la tranche « auxiliaire » (17 et 18 dans la console) peut être associée aux canaux de retour USB 1 et 2. Ainsi n’importe quel logiciel de musique sous Windows qui utilise les canaux USB 1 et 2 (non modifiable pour la plupart des logiciels de lecture utilisant DirectSound) sera diffusé dans la sono via la tranche « aux in » avec une connexion directe en USB. C’est super pour les playlist de musiques d’attente.
Voilà, c’est tout pour l’instant.
Le groupe de baloche avec qui je bosse vient d’investir dans une XR18. C'est la version rackable. On a testé ça en répétition (pas encore en concert), voici mes premières impressions sur la bête.
C’est vraiment petit et léger : 15x15x33cm, un peu plus de 3kg. Les équerres pour un rack 19 pouces sont fournies.
C’est plutôt complet : 16 entrées micros dont deux utilisables en DI, une paires d’entrées ligne, 6 sorties aux et deux master L/R. Tranches d’entrées complètes (gate, EQ 4 points, compresseur, alim 48V individuelle), sorties avec EQ paramétrique (6 points) et graphique, plus compresseur. Il n’y a en revanche pas de délais sur les entrées ni sur les sorties.
8 moteurs d’effets, qui peuvent être utilisés en auxiliaires (4 bus d’effets stéréos en interne) ou en insert, en dual mono ou en stéréo.
Le son :
Pour le son, pas grand chose à dire. On n’a pas encore fait de concert avec, mais en répétition ça semble du niveau de n’importe quelle console numérique de base actuelle : c’est plus qu’honnête.
Les réverbes par défaut sont très métalliques et trop longues, mais je n’ai pas passé beaucoup de temps là dessus. J’ai modifié rapidement pour avoir quelque chose de plus potable, on verra au prochain concert.
J’ai essayé de configurer les compresseurs sur les bus en limiteur pour protéger les enceintes. Cela ne fonctionne pas vraiment. D’une part parce que de toutes façons, le compresseur est avant le fader master de bus. D’autre part parce que même en détection « RMS » et avec un ratio de 100:1, le niveau moyen peut sensiblement dépasser le seuil défini (jusqu’à 3dB de trop d’après ce que j’ai pu mesurer).
Le pilotage :
Le pilotage se fait soit par Ethernet, soit par Wifi via un routeur, soit par Wifi sans routeur (c’est la XR18 qui assure ce rôle). Il faut sélectionner le mode avant de démarrer.
Un premier bug constaté : la XR18 semble perdre régulièrement sa configuration réseau lorsqu’elle est éteinte. Elle se réinitialise aux paramètres par défauts. Si on a configuré un réseau Wifi protégé par mot de passe, il est perdu et le réseau repasse à un mode ouvert à tous les vents. Pareil en Ethernet : si on a configuré la XR18 en serveur DHCP (elle attribue les adresses au PC qui se connecte dessus), elle se réinitialise en adresse statique sans serveur DHCP après extinction et rallumage. Du coup il faut changer le PC en IP fixe pour se reconnecter dessus et reconfigurer le serveur DHCP. C’est assez pénible et je pense compléter avec un routeur digne de ce nom assez vite. De toute façon le routeur intégré n’offre pas autant de flexibilité qu’un vrai routeur (pas moyen d’avoir du DHCP sur certaines plages d’adresses et du statique sur d’autres par exemple). Ce bug ne concerne que le réseau : la console mémorise bien le patch, les EQ, et toutes la configuration audio si on l’éteint.
En terme de portée, pas eu de soucis avec l’iPad ou mon téléphone Android jusqu’à 15m.
Un gros point positif de ce boîtier : ça se pilote par n’importe quelle plateforme courante (PC, Mac, IOS, Android, même Linux mais je n’ai pas testé). Le logiciel pour PC est le plus ergonomique et le plus complet. Sur IOS, il y a pas mal de manques. Par exemple, je n’ai pas trouvé comment on pouvait activer/désactiver l’envoi des tranches vers les bus LR, alors que cette fonction est bien présente dans l’appli Android. Les fonctions de copier/coller sont aussi absentes d’IOS mais présentes sur Android comme sur PC. En l’état actuel je ne partirais pas avec cette console sans avoir un PC avec l’appli X-Air pour la gérer.
Le pilotage en Wifi peut être restreint à un bus seulement : pratique pour qu’un musicien gère lui même son retour sans risquer d’erreurs sur un autre auxiliaire ou la façade.
Il n’est pas apparemment possible de créer un show sur le PC et de le transférer vers l’application mobile (via Dropbox par exemple). J’ai essayé sous Android et sous IOS : le format de fichier n’est pas le même. C’est dommage car ça serait bien pratique de créer un show à l’avance sur un ordinateur fixe et de se l’envoyer sur un Smartphone/iPad pour l’utiliser le jour J. La seule manière est de synchroniser le show directement du PC vers la XR18, puis de synchroniser la XR18 avec le smartphone. Entre Mac et PC en revanche ça fonctionne sans aucun souci. Je n’ai pas vu de différences entres les deux applications.
Le copier/coller:
Le copier coller est assez bien fait :
- si on est dans la vue générale « mixer » (qui affiche la console complète), un copier coller d’une tranche à une autre copie absolument tout, même le patch de l’entrée.
- Si on est dans l’un des onglets (par exemple l’EQ), le copier coller n’agit que sur l’onglet en question (l’EQ dans l’exemple).
- Et comme pour un copier/coller sir PC, on peut copier une fois et coller plein de fois, ce qui permet de faire facilement une configuration de base
- Par contre, si on veut copier l’EQ et le Compresseur, il faut faire deux séries de copier/collés : un pour l’EQ, puis recommencer avec le compresseur.
Le routing:
Le routing est assez simple : l’application PC affiche une matrice ou chaque entrée physique est envoyée vers une tranche de console. On peut faire du 1:1 (entrée1-> tranche1, entrée2-> tranche2, etc.). On peut faire dans le désordre (si on n’a pas assez de problèmes au quotidien et qu’on veut s’embêter un peu plus), mais on peut surtout attribuer la même entrée physique à deux tranches (voix lead façade et retour typiquement). C’est très visuel.
Il y a plusieurs points possibles pour les auxiliaires (pré/post EQ, pré/post Fader, ou groupe). C’est forcément post coupe-bas quoiqu’il arrive d’après ce que j’ai pu voir. C’est configurable pour chaque tranche, mais je n’ai pas trouvé d’assignation globale pour que toutes les entrées se comportent de la même manière vers un bus.
Toutes les entrées peuvent être enregistrées par le bus USB et inversement la console peut récupérer jusqu’à 18 pistes via le bus USB. Chaque tranche peut être choisie comme associée à une entré physique ou une entrée USB. Par exemple, la tranche « auxiliaire » (17 et 18 dans la console) peut être associée aux canaux de retour USB 1 et 2. Ainsi n’importe quel logiciel de musique sous Windows qui utilise les canaux USB 1 et 2 (non modifiable pour la plupart des logiciels de lecture utilisant DirectSound) sera diffusé dans la sono via la tranche « aux in » avec une connexion directe en USB. C’est super pour les playlist de musiques d’attente.
Voilà, c’est tout pour l’instant.